Au début de la seconde moitié des années 70, le disco bat son plein et touche plusieurs aspects de la société. Il entraîne avec lui un nouveau rythme musical qui puise ses inspirations dans la culture noire américaine.
Si la musique est un bon moyen pour s’opposer aux codes établis, elle s’accompagne souvent d’une mutation sociétale multi-sectorielle. Ainsi, le disco n’est pas seulement une question de musique. Il s’est posé également comme une nouvelle tendance esthétique et « philosophique » qui a gagné la société entière. Non seulement il a eu du succès auprès des jeunes, mais il a aussi conquis les moins jeunes, mais peut-être était-il plus qu’un moteur, un reflet d’une certaine société.
L’arrivée d’une musique novatrice
Tout a commencé lorsque les soirées discothèques sont devenues des impératifs dans l’American Way of life des jeunes des années 70. Dans ces lieux qui prennent vie la nuit, les genres musicaux d’antan se sont modifiés afin d’offrir plus de rythmes. Finies les danses à deux compliquées, c’est aussi l’ère de la musique électronique et des danses individuelles. Les synthétiseurs révolutionnent ses nouvelles tendances. Les jeunes voulaient danser sur du funk et du soul plus électriques. La datation exacte de la création de la musique disco n’est pas répertoriée, toutefois, elle se situe vers 1973. Elle devient très vite célèbre, car elle propose un rythme binaire novateur qui dégage une grande énergie.
Une musique, mais pas seulement
Contrairement au rock’n roll, le disco n’a pas vraiment voulu une rupture avec les codes généraux de la société. Au moment ou le premier veut la rébellion (un rébellion de façade malgré tout), l’autre prime la bonne humeur et la fête bon enfant. Le triomphe des paillettes et de la séduction contre les clous du blouson de cuir. Le disco, c’est une musique entrainante qui met en avant le rythme, l’unité, les chœurs et les arrangements recherchés. Néanmoins, cette philosophie tombe à pic pour s’affranchir de l’idéalisme des années 60 et souffler une brise de fraîcheur. Un vent nouveau qui envahit le monde de la musique, la mode et des codes sexuels. En somme, il devient une vraie bombe socioculturelle : le cri d’une génération qui émerge de la nouvelle société des loisirs électroniques et déjà pré-individualiste. Mais le disco est encore un peu collectif, il a ses chorégraphies, ses bandes, ses codes. Il a l’empathie heureuse des années 80.
Un levier important pour l’art
La fièvre disco a puisé ses origines dans une nouvelle forme de musique et elle est très largement restée dans le domaine festif. Si les candidats pour prétendre au titre de roi du disco sont nombreux, quelques révélations musicales sortent du lot : Gloria Gaynor avec « Iwill survive », Donna Summer, le groupe « Chic », ABBA, etc. Il envahit également Hollywood avec l’opus emblématique « Saturday Night Fever », un film sorti en 1977 qui fait partie des plus grands succès de l’acteur John Travolta et du groupe Bee Gees. Ce long-métrage explose les ventes locales et celles au-delà des frontières. Par conséquent, il figure comme le plus grand outil d’internationalisation du disco dans toutes ses formes.
Avec la genèse du Sida et les événements économiques de la fin des seventies, le disco meurt. Il laisse néanmoins derrière lui un héritage qui va en quelque sorte inspirer l’esprit des années 80. Signes des temps, ses successeurs dans le temps seront bien plus mécaniques, répétitifs, et individualistes : house party, techno, transe, … Quand la danse devient tribalisme et transe individuelle. La nature ouverte et partageuse du Disco des 80 est déjà loin.